Le concept de tourisme 4 saisons s’est beaucoup répandu ces dernières années, avec comme promesse une réponse aux questions de transition, par le développement d’une vie à l’année et l’étalement de la fréquentation touristique.
C'est intéressant de prendre un peu de recul sur cette notion et de se poser certaines questions de fond sur son application aux territoires de montagne :
Quel est l'objectif ? Étaler la fréquentation pour améliorer l’expérience ? Ou faire encore plus en cumulant les saisons fortes actuelles avec 2 nouvelles ?
La question mérite d'être posée car proposer une offre 4 saisons nécessite une organisation très différente au niveau des ressources de la commune (infrastructures, services, humain, ressources en eau, régénération des écosystèmes...). Ces changements demandent du temps, des investissements, et des limites se poseront forcément.
Sommes-nous prêts à baisser les jauges sur les périodes fortes ? En parallèle des gains espérés, sommes-nous prêts à faire les efforts nécessaires ? Pas sûr !
4 saisons, mais quelle réalité en montagne ?
Si on demande à un Office de Tourisme de faire la promotion de 2 nouvelles saisons mais que les hôtels, les restaurants et les activés de loisir n’ouvrent pas, c’est désastreux pour les quelques clients qui vont tenter l’expérience.
Et en même temps, pour les socio-professionnels, se pose la question de seuil de rentabilité pour que cela vaille le coup d'ouvrir, de gestion de l'humain pour récupérer après une saison en sur-régime...
De la même manière, les caractéristiques naturelles ne sont pas les mêmes partout, et la montagne ne propose pas la même nature :
Dans les stations d'altitudes au mois de mai, les domaines skiables sont fermés mais vous trouvez encore beaucoup de neige qui rendent difficiles les pratiques outdoor. En automne, la montagne est magnifique, mais y randonner peut devenir exigeant et certaines semaines ressemblent davantage à un séjour en Islande !
En conclusion, 2 aspects clés sont à retenir :
1. Il n’y a pas de réponse unique : Entre une station-village de moyenne montagne et une station de ski de haute altitude, le point de départ n’est déjà pas le même : échéance de la menace sur la saison d'hiver, existence d'une vie à l'année, potentiel naturel du territoire...
2. Le tourisme 4 saisons ne doit pas être un considéré comme un concept marketing ou une tendance, mais bien comme un projet de village, de territoire.
Y aller... ou non, il n’y a pas de mauvais choix si c’est le résultat d’une vision structurée et partagée.
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